Nombreux ceux qui, circulant dans les gorges du Tarn et la vallée du Lot, ignorent le Causse de Sauveterre qu'elles délimitent. Quelques uns gagnent le haut des falaises qui offrent des points du vue merveilleux et même un "point sublime" pour admirer les défilés envahis certains matins une mer de nuages... où de petites toiles d'araignée tendent leurs filets au vent du sud. Des randonneurs et des trailers se croisent sur les sentiers en balcons avant de redescendre. Presque tous ignorent l'étendue du haut plateau dont l'économie agricole et celle de la vallée étaient encore complémentaires au siècle passé.
Le Causse de Sauveterre, qui tient son nom du village éponyme, est un haut plateau calcaire déboisé et reboisé depuis la préhistoire, avec vue sur le
Méjean et les Cévennes au Sud, la Margeride et l'Aubrac au nord...Côté Cévennes une steppe que
l'élevage empêche la forêt de gagner, avec un paysage tabulaire où les dolines fertiles dessinent leurs cuvettes entre les ondulations des étendues rocheuses. Ici la faune sauvage voisine avec
l'agriculture, et les chemins semblent toucher au ciel, longtemps sans redescendre.
Pierres et tas de pierres édifiés par la main de l'homme cernent des dolines cultivées, lentilles vertes ou blondes selon les saisons, souvent bien rondes. Les
dénivelés ne laissent découvrir ni les prochaines dépressions ni les avens dissimulés dans la végétation...Le vent vous glace au lever du jour et le calcaire vous éblouit dans la chaleur qui
règne l''après-midi; la sécheresse persiste longtemps avant l'orage dont l'argile retiendra des flaques. Aux vagues de cheveux d'ange du printemps succèdent les touffes de lavande sauvage
bruissant d'abeilles, et déjà la cardabelle signe la fin de l'été.
Quittant les villages construits voûte sur voûte, habitat sur bergerie, les
brebis sont guidées vers la liberté des pâtures dans de grands parcs clôturés. Les mouflons, eux, sautent à loisir
par-dessus les grilles à moutons qui importent peu à la faune sauvage. Avec le soleil la petite alouette pousse inlassablement son chant haut dans le ciel, à peine la voit-on encore, juste avant
qu'elle tombe comme une pierre...mais déjà le regard est attiré par d'autres oiseaux et une multitude de papillons parmi lesquels se repère de loin le Grand Apollon. Dominant les parcours, ça et là veille une cazelle abandonnée, du temps où les troupeaux ne
restaient pas sans berger.
Rendez-vous avec une pie-grièche, mais je vois d'abord des linottes, des perdrix, des traquets au sommet des tas de pierre, un
bruant entendu de loin... et puis, surprises, un busard qui vole très bas en suivant le relief, quelques vautours en patrouille, le circaète à la recherche des serpents...un jour l'Aigle Royal,
souvent des huppes qui s'envolent comme des papillons. Ici pas de voitures, personne en dehors du GR, le bonheur à VTT. Il n'y a pas de réseau et l'on peut rencontrer un randonneur perdu, comme
cet Anglais qui cherchait à rejoindre le village: "Save the planet", where?
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